Comme un monologue à peine dirigé
“La quête du Graal fut une aventure terrestre”
Un beau ténébreux.
“ …ce texte aimanté et invisible qui guide
inconsciemment le poète à travers le clair-obscur
déjà si hasardeux du langage écrit. ”
Un beau ténébreux.
quelle pensée bien à soi
la bande straight
ce train hargneux des houles
le signal
parfaitement juste
tout brillant de retenue
Béatrix
est
illuminations
d’où l’on tourne le dos à la vue
à ceux qui ne transigent pas
La Tosca
l’amour au-delà
comme en plein jour
une lumière d’apocalypse
un jour
est avant tout la femme
en face d’une des femmes
les plus impitoyablement dépersonnalisées
par son sexe
qu’elle va devenir
Dramatis personæ
Mais il y a toujours un coup de foudre
décidé
tout
Je ne le supporterai pas
encore
(…)
*
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Qui vive ? Autour de Julien Gracq, Paris, José Corti, 1989 [Comme un monologue à peine dirigé].
« Argol. Comme un monologue à peine dirigé » : texte de Ghérasim Luca, publié dans le recueil Qui vive? Autour de Julien Gracq, (donation de Micheline Catti-Luca) PARIS. Bibliothèque littéraire Jacques Doucet GHL ms 172 95 ff.
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« Texte conçu à partir d’expressions issues de l’univers romanesque gracquien, insérés dans une nouvelle continuité poétique. Le repérage de l’origine de ces citations inscrites dans le texte en italique demeure une voie de recherche à explorer. Il permettrait d’esquisser un ‘art de la lecture poétique du roman’. Ghérasim Luca, en soulignant ces emprunts invite explicitement à une telle entreprise de lecture seconde ». (D. Carlat, Ghérasim Luca l’intempestif, José Corti 1998)