Tout bruit était alors renvoyé au néant silencieux : le raclement sourd du fauteuil traîné sur le sol, le grattement de la plume sur le papier, le tintement de l’encrier où elle retournait régulièrement chercher son encre. Un chant grave bourdonnait parfois dans la gorge du maître pour matérialiser la mélodie à l’épreuve du souffle. Le feu craquait dans le poêle ou la cheminée comme pour battre une mesure indécise. Il n’y avait pas de pendule.
[Armand Farrachi, Bach, dernière fugue, coll. L’un et l’autre, Gallimard 2004]