Wittig | Les guérillères
Posted by alfredoriponi su novembre 21, 2014
Au bord du lac il y a un écho. On s’y tient avec un livre ouvert dont les passages préférés sont redits de l’autre côté par la voix qui s’éloigne et répète. Au double écho, Lucie Maure crie la phrase de Phénarète, je dis que ce qui est, est. Je dis que ce qui n’est pas, est également. Quand elle reprend plusieurs fois la phrase, la voix dédoublée, puis triple, superpose sans cesse ce qui est et ce qui n’est pas. Les ombres couchées sur le lac bougent et se mettent à trembler à cause des vibrations de la voix.
[Monique Wittig, Les guérillères, Les Éditions de Minuit, 1969]
http://www.leseditionsdeminuit.fr/f/index.php?sp=liv&livre_id=1894
Rispondi